Le puits provencal est un système qui permet de limiter les besoins de climatisations et de chauffage de façon écologique, la seule consommation énergétique étant l’électricité consommée par la pompe pour actionner les flux d’air. En pratique, le tube sera enterré au moins à 1,5 mètre de profondeur et à ce titre, le tube est à l’abri du gel, la variation de température journalière à cette profondeur est déphasée par rapport à celle de la surface (plus chaud la nuit, plus frais en journée)
N.B : Un puits provençal peut être contre-productif pour préchauffer/rafraîchir à certaines parties de la journée et/ou de l’année par rapport à l’air extérieur. Une vanne peut donc être activée pour arrêter les flux d’air à ces moments là.
Les éléments du puits
L’échangeur thermique : le tube
Le tube constitue un échangeur thermique entre un flux d’air et le sol. Il peut former un circuit fermé, avantageux sur l’aspect thermique mais nécessite un second circuit d’air pour renouveler l’air de l’habitation. Il peut aussi faire venir l’air de l’extérieur, le tuyau devant former une légère pente pour éviter que l’air humide (temps d’orage…) ne forme de l’eau stagnante en se condensant dans le tube. Les puits provençaux sont efficaces en climat tempéré, mais très peu dans les régions chaudes et humides.
La circulation de l’air
Le fonctionnement du puits provençal repose sur la circulation d’air dans le tube qui peut s’opérer, soit passivement, en installant par exemple une cheminée provençale (cheminée solaire) pour chauffer l’air à la sortie. Cela permet de créer une dépression et d’attirer de l’air à l’entrée du puits provençal. On pourra aussi installer le tube du côté des vents dominants. On peut à l’inverse choisir une solution mécanique : en reliant un puits provençal à une VMC (présente dans de nombreuses maisons en Europe), on peut ainsi actionner une sorte de « pompe » qui attire l’air à l’entrée du puits provencal.
Si le bâtiment ne compte qu’une seule pièce, l’entrée du puits ira directement l’alimenter. S’il s’agit d’une habitation, une VMC simple flux suffit. Dans le cas d’un bâtiment composé de plusieurs pièces ou étages, le flux d’air entrant devra être acheminé et réparti dans les pièces. Une VMC double flux sera utile pour garantir un renouvellement d’air constant et uniforme dans tout le bâtiment. Les gaines distribuant l’air dans les pièces devraient être isolées afin que la chaleur/fraîcheur ne soit pas perdue dans les combles ou dans le sous-sol, par exemple, au cours de son cheminement.
Les protections contre les pollutions
Le renouvellement de l’air intérieur par le puits provençal permet de lutter contre les pollutions internes (dioxyde de carbone du à la respiration, enduits et produits chimiques des meubles, produits de nettoyage… L’air est généralement bien plus pollué en intérieur qu’à l’extérieur d’une maison) tout en limitant les déperditions thermiques. Cela permet aussi de limiter les concentrations en radon, un gaz radioactif particulièrement présent dans des régions comme la Bretagne.
Une attention particulière dans la conception du puits provençal doit être donnée au niveau de l’imperméabilité à ce gaz du tube et de ses éventuelles jointures afin qu’ils n’en deviennent pas un diffuseur dans le bâtiment. Une autre solution consistant à inverser les flux d’air conduit à contaminer les tubes d’alimentation avec les rejets d’air de la maison. Il est à remarquer que ceci peut se produire naturellement si la ventilation du puits est simplement arrêtée sans que ce dernier ne soit obstrué.
Il est intéressant que le puits provençal puisse être arrêté ou rejeter l’air directement en extérieur dans certains cas. Par exemple en cas d’arrêt prolongé, pour éliminer l’air vicié chargé en radon (Bretagne…) ou pour les gens qui habitent dans une zone industrielle : en cas d’accident (chimique…), mieux vaut pouvoir arrêter rapidement (disjoncteur…) le système.
Autre point important : l’entrée du puits provencal doit être protégé par une crépine, et des filtres avec des mailles de plus en plus fines, pour éviter que les animaux (insectes, rongeurs…), pollens ne puissent ainsi pénétrer dans la maison, et évite aussi l’accumulation de matière organique dans le tuyau. L’évacuation des condensats du puits, si elle se fait dans un réseau d’eau usée, nécessite l’installation d’un siphon. Sinon, l’aspiration créée par une VMC ne fera pas la différence entre l’air provenant du puits et celle malsaine des égouts apportant un risque sanitaire et des mauvaises odeurs. Pour être efficace et ne pas être lui-même source de pollution, le siphon doit rester plein et l’eau non stagnante, ce qui nécessite une surveillance et un bon entretien (remplacements et nettoyage des filtres, examen du tube à fréquence régulière…) des installations.
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