Pourquoi je suis confiant dans l’avenir de la planète ?

Actuellement, on parle souvent du futur comme étant horrible : famines, réchauffement climatique… rendront le monde invivable. Mais croyez-vous vraiment cela ? Laissez-moi vous expliquer pourquoi vous devriez être davantage confiant quant à l’avenir de la planète.

La psychologie de l’humain

Le but de l’humain (comme tout animal) est la survie de l’espèce, passant dans un premier temps par sa propre survie puis celle de sa famille. Paradoxalement, cette volonté de survie peut nuire à l’espèce entière comme le montre le choix de l’utilisation massive des énergies sales. D’un point de vue collectif, c’est absurde, mais d’un point de vue individuel, pourquoi se priver d’une énergie fossile bon marché (lire aussi : théorie des jeux appliqué au développement durable)

La sensibilisation à l’environnement

On l’a vu, l’être humain n’est pas mauvais en soit. Simplement, disposant de plus de ressources technologiques, intellectuelles et financières que les animaux, la mise en place d’une stratégie de survie et de confort a un impact démultiplié sur l’environnement.

Face à ce constat, on assiste à un essor d’une pensée écologique. La voiture, naguère symbole de réussite sociale, a ainsi perdu une partie de sa superbe et est de plus en plus vue sous l’aspect purement utilitariste (un objet ayant 4 roues et un volant permettant aller du point A au point B)

Pourquoi les changements de mode de vie sont si lents ?

Pour autant, si les gens sont globalement bien plus informés sur l’environnement qu’il y a quelques années, cela ne se concrétise pas en des changements importants. Bien sûr, par mauvaise conscience, les ampoules à incandescence seront remplacées par des ampoules basse consommation, mais fondamentalement, très peu de gens modifient leur mode de vie en profondeur. Paradoxal ?

Pas du tout. Tout le monde sait que fumer tue. Pourtant, beaucoup de gens fument. Tout le monde sait que faire du sport est bon pour la santé et que les fast-food ne le sont pas. Pourtant beaucoup de gens mangent mal et ne font pas de sport.

Après tout, 92% des bonnes résolutions prises en début d’année ne sont pas tenue sur la durée (source). Inertie, paresse, peur du changement, manque de temps, les raisons ne manquent pas à l’inaction. 

La politique du bâton

Il existe pourtant un moyen très rapide de pousser les gens à l’action : la politique du bâton. Par exemple, tout le monde sait que conduire en étant en état d’ébriété ou trop rapidement augmente leur risque d’être victime d’accident.

Pour autant, ce n’est que lorsque le nombre de radars automatiques et de contrôles policiers a explosé que le nombre de morts sur les routes a fortement chuté.

Dit autrement, seule une minorité des gens font la démarche de remettre en cause leur conduite pour en retirer des bénéfices personnels (intégrité physique). La majorité des conducteurs a changé son style de conduite non pas pour rester en bonne santé, mais par peur du gendarme. C’est peut-être puéril mais c’est comme cela.

En matière d’écologie, c’est la même chose. Tout le monde sait que covoiturer lors des longs trajets est bien. Mais le véritable essor n’a eu lieu que lorsque le prix du pétrole a explosé et que la crise a attaqué le pouvoir d’achat des ménages.

Bref, il existe qu’un moyen pour que la majorité des gens changent un comportement : l’argent (dans l’espoir d’en gagner plus et/ou d’en dépenser moins).

 

La loi de l’offre et de la demande

Les énergies vertes se développeront tôt ou tard jusqu’à atteindre 100% de la consommation énergétique mondiale. Idéaliste ? Pas du tout, je suis réaliste. Pour le moment si les énergies vertes sont peu utilisées alors même que collectivement, on aurait intérêt à les utiliser (et que les technologies existent), c’est simplement qu’au niveau personnel, cela coûte moins cher d’utiliser les énergies sales que les énergies propres (les externalités négatives de la pollution n’étant pas supportées par le pollueur).

1. La baisse des technologies propres

Mais, le coût des technologies propre diminue avec le temps grâce aux économies d’échelle. A savoir : avec le temps, les entreprises améliorent leur processus de fabrication ce qui baisse les coûts de fabrication. Par exemple, le prix du Kw photovoltaïque diminue de 15 à 20% par an (source).

2. La hausse du prix des énergies sales

A l’inverse, le prix du pétrole a augmenté en moyenne de 17% par an au cours des 10 dernières années (le baril est passé de 28$ à 111$ depuis 2003

Lire aussi :   Enjeux des énergies renouvelables

Si les énergies fossiles voient leur prix augmenter de 15% par an et celui des énergies vertes diminue de 15% par an, il n’y a pas besoin d’être grand devin pour deviner qu’à un moment donné, les énergies vertes seront plus rentables que les énergies sales.

A ce moment là, la demande en énergies verte explosera et la transition énergétique sera très rapide…

La preuve par la Chine

La Chine est aujourd’hui le producteur numéro 1 mondial des énergies renouvelables (80% des panneaux solaires y sont fabriqués, plus de 50% des éoliennes sont installés dans ce pays qui n’abrite pourtant que 18% de la population mondiale).

La Chine n’est pas devenue une puissance écologique comme l’atteste la pollution qui demeure massive là bas, seule l’économie compte pour son gouvernement qui en matière d’économie a montré sa très grande efficacité.

Le gouvernement Chinois n’est donc pas écolo mais a compris que les énergies renouvelables sont un secteur économique ayant un potentiel quasi-illimité et se positionner sur cette niche permet de diminuer la balance de commerce extérieure, les problèmes sanitaire et sociaux liés à la pollution et surtout… faire du business.

Synthèse

Quand beaucoup de gens se demandent si l’Homme sera suffisamment intelligent pour passer d’un modèle d’énergies sales aux énergies propres, la réponse est NON. En revanche, l’Homme est suffisamment avide d’argent pour changer rapidement de mode de vie le jour où ce sera le choix le plus économiquement rentable pour lui et sa famille.

La vraie question n’est donc pas de se demander si le monde peut devenir durable ou pas, on est sûr qu’il le redeviendra. La vraie question est surtout : est-ce que la loi de l’offre et de la demande fonctionnera suffisamment rapidement pour que la transition énergétique se fasse suffisamment rapidement et éviter le pire ?

A partir de là, il existe deux alternatives :

1) Le prix des énergies propres diminue très rapidement et le prix des énergies sales augmente très rapidement

Le changement des modes de vie aura lieu rapidement et le monde pourra garder une grande prospérité avec un impact minimum sur l’environnement

2) Le prix des énergies propres diminue trop lentement et le prix des énergies sales augmente trop lentement

Le changement des modes de vie aura lieu, mais à un rythme bien plus lent et seulement une fois arrivé au pied du mur. Le réchauffement climatique sera bien plus prononcé avec les nuisances que cela implique et le risque d’un retour en arrière vers un mode de vie de type 1800 est réel.

Le mot de la fin

Beaucoup de gens se plaignent que l’essence coûte trop cher et aimeraient qu’elles le soient moins. Pourtant, si l’essence coûtait moins cher, cela ne changerait… strictement rien à leur portefeuille. Ainsi, aux Etats-Unis, l’essence coûte 2 fois moins cher qu’en France… Du coup, les consommateurs ne prêtent pas attention et en consomment… 2 à 3 fois plus qu’en France : grosse voiture, étalement urbain…

Qu’on le veuille ou non, la société actuelle devra changer pour devenir plus durable. L’enjeu n’est donc pas de savoir si le changement aura lieu (il aura lieu) mais de savoir si le changement aura lieu suffisamment tôt – de notre propre initiative dans un but lucratif – ou seulement une fois arrivé au pied du mur.

Le principal levier de changement n’est pas de sensibiliser les consommateurs, mais de faire en sorte d’accélérer l’augmentation du prix des énergies sales et d’accélérer la baisse des prix des énergies propres par exemple en :

– Instaurant une taxe « pollueur/payeur », afin que le pollueur paie tout ou une partie des externalités négatives.

Ainsi si on double en 5 ans le prix de l’essence à 3€ le litre, cela ne doublera pas la dépense en station service. Les gens privilégieront des voitures plus sobres, prendront davantage les transports en commun… et au final consommeront deux fois moins d’essence.

– Instaurant des subventions pour les énergies renouvelables (comme le fait massivement la Chine) afin de stimuler la demande et de bénéficier d’économies d’échelle avec le temps.

Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et bonne visite sur eco-malin.com

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