Un pic pétrolier (aussi appelé courbe de Hubbert, du nom de son « découvreur ») désigne le sommet de la courbe qui caractérise la production pétrolière d’un puits ou d’un champ pétrolier, atteinte généralement lorsque la moitié du pétrole extractibles a déjà été extraits. Une fois le pic, la production du gisement baisse inexorablement, en général de 4% par an par rapport au maximum, et est « épuisé » (On arrive en général à récupérer entre 1 et 85% du pétrole d’un puits, la moyenne étant de 35% avant épuisement du puits) 25 ans après le pic.
Pic pétrolier dans le monde
Le pic pétrolier a déjà été atteint en mer du Nord (1999), dans certains champs Mexicains (Cantarell, 2003), au Texas (1993), en Norvège… Au niveau mondial, le pic aurait été atteint en 2001 hors OPEP
La courbe de production mondiale des pays hormis l’OPEP et la CEI a culminé en 2001, le pétrole conventionnel classique (le plus facile à extraire) pourrait avoir atteint un sommet en 2005, compensé par du pétrole plus lourd à extraire : schistes bitumineux, pétrole offshore, avec les conséquences qui en découlent: le pétrole non-conventionnel est encore plus polluant que le pétrole traditionnel, et les risques lourds de conséquences, comme le montre l’accident de Deepwater horizon, en 2010 au large des côtes de la Louisiane, où près de 5 millions de barils de pétrole ont été relâché dans la nature, l’équivalent de 30 fois la quantité relâchée dans la nature lors du naufrage de l’Erika…
Production schistes bitumeux, Syncrude LTD, Alberta, Canada
Le pic « toutes catégories » pourrait avoir été atteint en 2008, même si certains parlent de 2010 à 2020. L’OPEP atteindra son pic un peu plus tard, entre 2020 et 2040 pour le Moyen-Orient, ce qui ne change rien au fait qu’on consomme plus de pétrole qu’on en trouve, donc qu’à terme, la production ne peut que baisser, sans compter le coût environnemental et financier que représente notre addiction du pétrole.
Réserves de pétrole
De nouvelles réserves à découvrir peuvent permettre d’augmenter la production ou en tout cas de la maintenir plus longtemps, mais la tendance à la diminution de l’offre est inéluctable. Autant y faire face:
– Pour les raisons physiques évoquées ci-dessous (voir graphique ci-dessus), il faut recentrer notre développement vers un développement plus respectueux de l’environnement.
– Pour des raisons économiques. La France importe chaque jour 1,9 millions de baril de pétrole en 2012. C’est moins que 10 ans avant (2,2 millions de barils), mais entre temps, le prix du baril est passé de 20 à 110 dollars (source). Bilan: la facture pétrolière a explosé, passant de 18 milliards d’euros à 57 milliards d’euros en l’espace de 10 ans, malgré l’appréciation de l’euro face au dollars, et l’inflation, ce qui représente 80% du déficit extérieur de la France… Même en tenant en compte l’inflation, chaque année, le coût de la facture pétrolière augmente de 10% par an en France
Consommation barils (millions par jour) |
Prix d’un baril en dollars |
Prix d’un baril en euro |
Facture pétrolière (milliards d’euros) |
En euros de 2002 |
|
2002 | 2,2 | $ 20 | 22 € | 18 € | 18 € |
2012 | 1,9 | $ 110 | 83 € | 57 € | 47 € |
Outre la balance extérieure, la diminution de la consommation de pétrole (grâce aux économies d’énergie, aux transports en commun…) permet également de créer de nombreux emplois au niveau local, et non délocalisables: installateurs, entretien des installation, chauffeur de bus, recherche et développement, professeurs d’université, usines et bureaux de recherches…
– Enfin, diminuons la consommation de pétrole pour des raisons environnementales, qui seront probablement néfastes pour l’environnement comme pour l’Homme (pollution, maladies respiratoires…)
Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et bonne visite sur Eco-Malin.com