L’homme face au réchauffement climatique

La population mondiale ne cesse d’augmenter (7,1 milliards d’humains en 2013 contre 5 milliards quand je suis né, et pourtant je ne suis pas si vieux que cela, 26 ans…) et l’économie ne cesse de se développer, ce qui fait que la consommation en énergie et en matière première ne cesse d’augmenter, menaçant notre ecosystème et l’humanité même sur le long-terme si rien ne change (réchauffement climatique, extension des zones où sévissent les virus en raison du réchauffement climatique, diminution de la production agricole…)

Mais est-ce que ce sera le cas ? Je ne le pense pas. Je ne pense pas que l’avenir sera tout rose, mais je ne pense pas qu’il sera tout noir non plus. Voici pourquoi

 

1. La loi de l’offre et de la demande

Pour le moment, les lobbies (lobby pétrolier…) font en sorte que l’économie reste dépendante du pétrole et des énergies sales. En effet, si l’homme a été sur la lune, je pense qu’il a trouvé mieux depuis que le pétrole, mais que l’inventeur de cette invention est soit milliardaire, soit quelqu’un a suicidé cet inventeur depuis belle lurette, l’invention remettant en cause des intérêt économiques trop importants.

Ceci étant, avec le temps :

– Le rendement des puits pétroliers décroissent, et le coût d’exploitation augmente (on en vient à chercher du pétrole sous 6 000 mètres d’océan ou sous les glaces de l’Arctique, merci Shell)

– La demande en pétrole augmente. Offre en recul et demande en hausse : le prix du pétrole ne cesse d’augmenter

Je viens de donner l’exemple du pétrole mais il est applicable aux autres matières premières non-renouvelables. La hausse de la demande face à la baisse de l’offre cause une hausse des prix, ce qui fait qu’à long terme, les gens apprendront à se passer de ces produits non-renouvelables, pour 2 raisons possibles :

  1. Le produit sera hors de portée économiquement parlant (si le litre de gasoil coûtait 10€, vous apprendriez à vous débrouiller avec beaucoup moins de gasoil voir sans voiture)
  2. La hausse des prix rend les alternatives de plus en plus rentables

 

Prenons l’exemple de l’électricité. Le nucléaire coûte de plus en plus cher (hausse des normes de sécurité, hausse du prix du démantèlement), le gaz coûte de plus en plus cher et implique une dépendance géopolitique trop forte vis-à-vis de pays instables. D’un autre côté, les énergie renouvelables ont un prix en baisse (progrès technique, économies d’échelle…)

courbe-prix-renouvelable-non-renouvelable

 

Pour le moment, les énergies renouvelables sont généralement pas encore compétitives (hors subvention) mais dès lors que la courbe verte franchira à la baisse la courbe rouge,  la transition énergétique sera EXTREMEMENT rapide. Ne serait-ce que les grands groupes « sales » délaisseront le pétrole/gaz, devenu pas assez rentable pour les énergies renouvelables, plus rentables.

 

2. Le sens de l’innovation

 

L’Homme dispose de nombreuses ressources inespérées pour s’en sortir, comme le montre les deux exemples suivants :

Exemple 1 

« Les Européens vivaient au cours du haut Moyen Âge au cœur de vastes forêts. Après 1250 leur compétence en  déforestation devint si grande que vers 1500 ils manquaient de bois pour le chauffage et la cuisine. Ils se trouvaient menacés d’un déclin nutritionnel à cause de l’élimination de l’importante ressource de gibier qui avait habité les forêts nouvellement disparues, et qui au long du Moyen-âge avait constitué la base de leur régime carnivore hautement protéiné. Vers 1500 l’Europe était au bord d’un désastre énergétique et nutritionnel » (source)

Lire aussi :   Biocarburants végétaux

Vous savez comment l’Europe s’en est sortie ? La pomme de Terre a été intelligemment introduite en France par Parmentier (en faisant semblant de faire garder le champ de pomme de terre par des gardes armés pour créer l’illusion que la pomme de terre est un produit de luxe, ce qui fait que les paysans ont volé des bulbes de pomme de terre et répandu le produit partout en France) et le charbon a été introduit, ce qui fait que les gens brûlant désormais du charbon au lieu de la forêt, les forêt, aidés par des lois utiles, ont commencé à s’étendre.

La forêt Française continue de s’étendre et n’a jamais été aussi étendue qu’elle ne l’est en 2013.

Exemple 2

New York. La ville croule sous la pollution et la puanteur, les accidents de la route explosent… Nous sommes en 1900 et le besoin en chevaux ne cesse d’exploser, ce qui créent d’énormes problèmes sanitaires et d’accidents de la route. La démocratisation de la voiture permettra de résoudre le problème d’accidents de la route et de la pollution (tous deux divisés par 2 entre temps)

Ces deux exemples montrent qu’en dehors de la théorie classique de l’économie de marché, l’innovation arrive souvent par bond, sans même s’en rendre compte. Dans l’exemple de la pomme de Terre, l’élite se posait la question du problème alimentaire depuis des décennies sans savoir quoi faire, et la pomme de terre est arrivée, et hop, plus de problèmes et ainsi de suite. Souvent, c’est quand on est au fond du trou qu’on trouve l’énergie de s’en sortir, et l’innovation arrive souvent au moment le plus inattendu.

 

Synthèse

Malgré les menaces auxquelles sont confrontées l’humanité (surpopulation, gâchis de nourriture, maladies, réchauffement climatique, crise de la dette…) il y a toutefois une lueur d’optimisme à avoir. En effet, le changement n’est jamais linéaire et toujours brusque. Même si l’Homme a montré son incapacité à agir collectivement dans l’intérêt commun (échec de Kyoto…) :

– Les initiatives individuelles existent (entrepreneurs, scientifiques…)

– La loi de l’offre et de la demande jouent en la faveur du recyclage et des énergies renouvelables sur le long-terme

– La hausse du prix de l’énergie incitera les gens à moins consommer (ex : -10% de consommation de carburant lors du pic du prix en 2008) : mutualisation des dépenses, décroissance, recyclage…

– Des solutions encore inexistantes adviendront sans aucun doute au moment où on s’y attendra le moins

Cet article est désormais terminé. J’espère qu’il vous a plu et bonne visite sur Eco-malin.com

4 commentaires

  1. Bonjour Martin,

    Je ne sais pas si tu as entendu parlé du projet Desertec. L’idée est de déployer des centrales solaires, des fermes éoliennes et des centrales photovoltaïques dans le Sahara afin de produire de l’énergie renouvelable.

    Leur phrase choc pour vendre leur business est : « « En six heures, les déserts reçoivent plus d’énergie du soleil que ce que consomme l’ensemble du genre humain en une année »

    Il faut savoir que pendant des décennies les lobbys du Pétrole ont freiné ce type de projets mais la hausse des prix de l’énergie et des matières premières a fait basculer le rapport de force.

  2. Bonjour Fabrice

    Oui j’ai entendu parler de Desertec, l’idée est bien dans l’absolu mais je pense que cela sera inefficace sans volonté d’économie d’énergie dans un premier temps. Je réfléchissais l’autre jour et je me disais:

    – Un américain lambda moyen gagne 2 500 dollars par mois. Il fait 1 500 km par mois dans une voiture a 15 litres/100. Il consomme donc 225 litres de carburant par mois, soit 225 dollars de carburant (1$ le litre), soit environ 9% de son budget

    – Un vietnamien moyen gagne 100 dollars par mois. Il fait disons (au pifomètre) 500 km par mois dans son scooter a 2 litres/100. Il consomme donc 10 litres de carburant par mois, soit 10 dollars de carburant (1$ le litre), soit environ 10% de son budget. Peut etre moins car il y a plus souvent 2,3, ou 4 personnes sur un scooter au Vietnam que plusieurs personnes par voiture aux USA.

    Bref, l’essence n’est ni chere ni pas chere (un Vietnamien se déplace en dépensant 20 fois moins qu’un Américain) mais tout est une question de dépendance énergétique.

    Bref, le vrai probleme en mon sens n’est pas de se dire: « comment inventer des biocarburants pour remplacer les carburants » ou « comment inventer des panneaux solaires pour remplacer des centrales nucléaires », mais « comment faire pour consommer 20 fois moins d’énergie qu’aujourd’hui, en mutualisant les achats, en repensant l’urbanisme… » avant de faire une transition énergétique.

    Rapporté au pouvoir d’achat, pour acheter 1 litre d’essence, il faut (min de travail):

    – 4 min aux USA
    – 10 min en France
    – 25 min en Chine
    – 40 min au Vietnam

    Le vrai problème, c’est que l’énergie est trop bon marché dans les pays riches, ce qui pousse à son gâchis…

    A bientôt 😉

    Martin

  3. Tu as tout à fait raison.

    Maintenant j’attends de voir quel gouvernement d’un pays occidental sera capable de lancer un vrai programme d’économie d’énergie et de le soutenir devant ses électeurs.
    Pour l’instant j’en vois très peu prêt à dégainer. Ce serait même plutôt l’inverse.
    Regarde par exemple les USA. Plutôt que réfléchir aux solutions pour baisser leurs dépenses, ils bavent sur leurs immenses gisements de gaz de schite en se disant qu’ils pourraient être indépendant vis à vis des pays du Moyen-d’Orient d’ici 20 ans.

  4. Aucun, car la démocratie, c’est écouter la majorité, et il y a plus de gens bêtes que de gens intelligents. J’avais lu une fois « le grave problème de la démocratie découle du fait que la majorité est plus bête que la moyenne ». l’exemple des USA est révélateur. Un automobiliste américain consomme 3 fois plus de carburant qu’un Francais (roule 1,5 fois plus, consomme 2 fois plus à distance égale) sans bien etre supplémentaire (niveau de vie comparable des deux côtés de l’Atlantique). Pourquoi chercher des nouveaux gisements? Mieux vaut limiter la consommation d’essence. Moins de pollution, moins de déficit extérieur, moins de dépendance géopolitique, moins de guerre… le monde s’en sortira mieux… mais pas les compagnies du Big Oil, qui bénéficient d’énormes subventions publiques (guerres sponsorisées par le Pentagone pour sécuriser l’approvisionnement en pétrole) pour privatiser les profits de l’énergie…

    L’essence est chère en France, mais cela a permis de limiter l’étalement urbain et la prolifération des grosses voitures. Au final, on a préservé les centre-ville en historique, et la ville est bien plus humaine en Europe qu’aux USA. Rien que pour cela, je suis content que l’essence coûte cher.

    En Pologne, l’essence coûte l’équivalent de 5€ le litre (par rapport au pouvoir d’achat local), en Chine l’équivalent de 5€ aussi, au Vietnam, l’équivalent de 25€ le litre, et les gens innovent: covoiturage, moto plutôt que voiture… Alors ca me fait bien rire d’écouter les jérémiades des gens qui se plaignent que le diesel va peut etre augmenter de 0,20€ en 2014 car prix aligné sur l’essence. J’aime les gens qui râlent sur le prix de l’essence et qui prennent leur voiture pour aller chercher le pain à 500 mètre de chez eux. Risible.

    Au lieu de raler, pourquoi ne pas voir cela comme une opportunité de changer? Comme tout le monde je n’aime pas payer d’impôts. Mais au lieu de raler sur les taxes ou de faire du black, je ne fume pas, je ne suis plus allé en station essence depuis plus d’un an… en France, je fais beaucoup de vélo, de bus, de train et de covoiturage, et investirai bien dans un vélo électrique le jour où je me poserai en France.

    A bientôt 😉

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