Green washing

Le greenwashing (que l’on pourrait traduire en français par éco-blanchissement) est un procédé de marketing utilisé par une organisation dans le but de donner à l’opinion publique une image écologique responsable, alors que les actions menées sont souvent dérisoires, et que plus d’argent a été investi en publicité « verte » que pour de réelles actions en faveur de l’environnement.

Des entreprises qui surfent sur le Greenwashing

Le but du greenwashing pour une entreprise est d’être bien perçu par les consommateurs, dont un nombre croissant prend conscience des enjeux écologiques, et de se différencier de la concurrence, même si ses activités sont tout sauf écologique. Le but est de se positionner comme étant « responsable » et de se positionner sur le marché du « consommer responsable » qui est en plein essor (croissance supérieure à 10% par an des produits bio, équitable…).

Pour y voir clair, examinons quelques récentes campagnes se positionnant dans l’axe «écologique». Pour se faire nous nous baserons sur 5 critères (voir http://greenwashingindex.com/criteria.php) déterminant si oui ou non cette publicité est une mascarade écologique :
1. La pub jongle avec les mots afin de nous faire croire en un aspect écologique qui en réalité n’est pas.
2. La pub utilise des images associées à l’environnement dans le seul but de paraitre écologique.
3. La pub présente un fait ou un slogan flou nous laissant croire à un bénéfice environnemental.
4. La pub exagère la qualité ou le rendement écologique de son produit/entreprise.
5. La pub camoufle des faits importants instaurant le doute et la confusion chez le consommateur.

Le secteur automobile

Le secteur automobile est un secteur par nature polluant. Il est de très loin le plus grand menteur et adepte de Green washing.

Eco 2

Citons en exemple le label « Eco 2 » de Renault, qui laisse à penser que ses voitures sont écologiques. Même en admettant que ces voitures polluent moins que les autres, elles polluent tout de même, ç deux niveaux: lorsqu’elles roulent (carburant) et lorsqu’elles sont fabriquées (la construction d’une voiture émettrait autant de co2 que ses 100 000 premiers kilomètres…)

la Jeep Chrokee

Quand on sait que les 4 x 4 sont les véhicules qui émettent le plus de co2, la publicité ci-dessous mettant en avant un ours et le slogan «L’homme a toujours rêvé d’apprivoiser la Nature»… deviennent des arguments mensongers.

Peugeot 206

L’industrie du pétrole

S’il existe bien une industrie sale, plus que les voitures, c’est bien du côté de l’industrie du charbon et du pétrole qu’il faut chercher. Outre le co2 émis par la combustion du pétrole, les nombreux dégazages et marées noires sont monnaie courante, et provoquent des dégâts irréversibles. Plus particulièrement le pétrole offshore, dont les risques ont été révélés au grand public par la triste affaire de Deepwater Horizon by BP, qui fut la plus grande catastrophe écologique de tous les temps… Cela n’empêche pas Total de présenter un engin de prospection pétrolière dans les milieux marins ainsi que le slogan «On peut chercher du pétrole à de très grandes profondeurs sans déranger ceux qui y habitent.» la publicité se veut si crédible (pour la ménagère de moins de 50 ans sans doute) qu’ils montrent un poisson présenté, un tétrodon qui ne vit dans les zones tropicales dans les récifs coralliens et donc jamais en zones profondes tel que démontré ici.

Publicité pour Total

Shell

Cette attitude irresponsable de mentir n’est pas une spécificité du pétrolier Français. Shell tire bien son épingle du jeu, avec cette image qui rappelle, comme tout un chacun le sait, que des petites fleurs sortent des fumées des raffineries de pétrole. Sans doute une vision très « Flower Power » de publicitaire sous l’emprise de produits psychédéliques, laissant de côté que le groupe alloue le minuscule montant de 0.06% de ses investissements annuels dans les énergies renouvelables…

Lire aussi :   Télétravail

Publicité pour Shell

Plus globalement, le greenwashing utilise des symboles qui n’ont rien à voir avec l’activité de l’industrie. Pourquoi, quand on s’appelle Suez, montrer un gazoduc, une station d’épuration ou une ligne à haute tension quand on peut montrer un beau lac de montagne?

AREVA

De la même manière, EDF se vante de ses vertus écologiques, sur le postulat que le nucléaire n’émet pas de co2 et que l’électricité en France est produite avec du nucléaire. Ce n’est pas tout à fait faux… mais loin d’être vrai.

– Le nucléaire (environ 80% de la production Française): il n’émet pas de co2… mais la construction et le démantèlement de la centrale… sont fait avec des camions, des grues, des machines de chantier… qui carburant au pétrole. Sans compter la production de déchets dont on ne sait que faire à part l’entreposer en attendant une technologie (qui n’arrivera peut-être jamais) pour les traiter.

– l’hydraulique (5-10% de la production Française): n’émet pas de co2… mais engloutit des vallées… sans compter le danger qu’un barrage cède… Cela arrive, comme le montre l’exemple du barrage de malpasset (Var, France) http://fr.wikipedia.org/wiki/Barrage_de_Malpasset. Les autres énergies « propres » (éolien, solaire…) représentent quelques pourcents de la production en tout.

– Les énergies fossiles (environ 5-8% de la production Française): Environ 5 à 8% de la production d’électricité proviennent de centrale à gaz, charbon, pétrole… ce qui fait qu’EDF rejette tout de même 20 millions de tonnes de co2 par an (autant que 10 millions de voitures…). C’est certes un niveau 5 à 10 fois moins élevé que la moyenne en UE (90 g de co2 / Kwh contre 500), mais loin d’être irréprochable: la Suède fait par exemple deux fois mieux… (Source: http://www.econologie.com/europe–emissions-de-co2-par-pays-et-par-kwh-electrique-articles-3722.html)

En outre, EDF, sous-investit depuis de nombreuses années: la consommation d’électricité augmente de 2% par an – l’équivalent d’un réacteur nucléaire – et les centrale nucléaires se font vieillissantes – sur les 58 réacteurs en exploitation, seule une petite dizaine a été construit après 1990, et aucune entre 2010 et 2020. 2 réacteurs seulement sont prévus pour 2010-2020. Le résultat? Etant donné qu’EDF n’a eu aucun programme d’énergie renouvelable de grande ampleur (j’appelle grande ampleur l’ampleur du programme nucléaire), la France, grande exportatrice d’électricité, va sûrement être en pénurie et devoir en importer. Sa solution actuelle consiste à construire des centrales thermiques (notamment à gaz et au fioul), pas chères à produire, flexible, … Bilan: des émissions de co2 supplémentaires… Avec l’équivalent à terme de 10 réacteurs nucléaires… en centrales thermiques (source: http://www.agoravox.fr/actualites/environnement/article/comment-edf-relance-nos-emissions-48039)

Voici donc une publicité que l’on qualifiera de green washing, d’autant plus qu’investir 1 million d’euro par jour signifie 365 millions par an, soit un peu plus de 0,5% de chiffre d’affaire (pour comparer, la France investit… 2% de son PIB, soit 4 fois plus dans la recherche…).

 

Conclusion

En espérant que ce petit survol vous a éclairé sur le sens du mot «Greenwashing» et que vous saurez vous montrer plus critique, le site Eco-malin.com vous souhaite une bonne journée.

 

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